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Étude sur le timing

Cette synthèse mystérieuse des conditions de la parfaite réussite d’un coup

PAR JOSEPH STOLPA

Joseph Stolpa

Enseignant historique du CSM (Marseille)

Entraineur, entre autres, de Jean François CAUJOLLE, Bernard FRITZ, Gérard TOULON, Régis BRUNET, Didier FRANTZ, Trévor ALLAN, Olivier CAYLA, Françoise DURR, Balazs TAROCZY, Guy FORGET, Patrice DOMINGUEZ, Ilie NASTASE.

J’ai longuement hésité à m’attaquer à ce sujet à la fois peu traité et mal défini que les anglo-saxons appellent le « timing ». Bien que d’excellents ouvrages sur le tennis aient déjà exposé toutes les conditions d’une bonne frappe de balle fournissant ainsi les éléments du « timing », je m’efforcerai d’en donner une définition. Les réflexions et polémiques ne feront que m’aider à mieux connaître encore et à approfondir ce sujet si important à mes yeux.

La langue maternelle du tennis, l’anglais, dispose d’un mot qui groupe bien des exigences et des conditions à remplir. Les anglo-saxons ont bien de la chance. car il parait bien difficile d’en trouver l’équivalent dans une autre langue.

Nous entendons souvent dire  que tel ou tel joueur a retrouvé ou perdu son merveilleux « timing ». De quoi s’agit-il ?  Du toucher de balle ?  Certes non. Nous connaissons des joueurs doués d’un toucher exceptionnel sans jamais avoir eu ni puissance, ni vitesse par manque de ce petit quelque chose, par manque de « timing ».

Voici donc la définition que je propose :

« Le timing d’un coup est le rythme optimum qui permet d’imprimer à la balle frappée au meilleur endroit et au meilleur moment, la vitesse et la force choisies avec le minimum d’effort ». 

Si un de ces éléments fait défaut, le « timing » fera également défaut.

Prenons les éléments de cette définition un par un, très sommairement et très brièvement, puisqu’il s’agit d’éléments maintes fois traités avec compétence et détails  dans d’excellents manuels.

  • Le rythme optimum d’abord : Il est évident que lorsqu’on va frapper la balle, on ne produit pas son effort dès que le geste de préparation est terminé et que la raquette amorce son retour en avant. c’est avec sorte de « crescendo » que la raquette vient  « s’appuyer » sur la balle*, ce qui permet un centrage précis de la balle. Et en produisant l’effort à cet instant même, une sensation de sûreté (c’est ce qu’on appelle précisément le « toucher de balle ») et de sécurité se manifestera d’une façon assez sensible.
  • Le meilleur endroit sera celui qui permettra d’obtenir, selon le coup, le plus facilement possible ce toucher. Cela implique donc un jeu de jambes sans faille et évidemment une condition physique remarquable. On assiste assez souvent au spectacle du joueur fatigué qui, subitement, ne trouve plus son « timing » (il n’est plus bien placé pour exécuter ses coups), ou de celui qui inversement, souffle retrouvé, retrouve son « timing » en même temps.
  • Le meilleur moment sera dans la plupart des cas, celui qui permettra de gagner le plus de temps possible. Il sera variable selon les coups et les styles et même selon l’intention momentanée du joueur. Il est bien évident qu’une balle amortie, un passing shot, un full-ace auront une vitesse différente, chaque coup pourtant ayant son « timing ».

 

*À ce sujet, d’éminents spécialistes donnent des allégories saisissantes. Par exemple, Cochet-Feuillet dans le « tennis de A à Z » (Editions La table Ronde, p.35),  » Supposons qu’on demande à un joueur de tennis de bien vouloir fermer, à l’aide sa raquette, une lourde porte  de coffre-fort. Donnera t’il un coup de raquette dans la porte ? Sûrement pas. Il posera sa raquette contre la porte et appuiera dessus jusqu’à ce que celle-ci soit fermée ».

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